La biodiversité aquatique dans la peinture moderne avec l’Université Aix Marseille (AMU)

C’est dans le cadre du concours « DD en trans », qui permet de créer des liens entre les formations AMU (Développement Durable en Trans-disciplinarité à Aix Marseille Université) et pour lequel le Fonds Epicurien est partenaire depuis la première édition, que nous avons pu découvrir un projet, lauréat 2018, à la fois original et inspirant, et que nous avons décidé de soutenir en 2019 :

« Identifier les espèces dans les peintures du XVIe au XVIIIe siècle des régions Méditerranéennes et Atlantiques, afin d’analyser leurs variations dans l’espace et dans le temps. »

Après une première phase de recherche qui a analysé plus de 70 peintures, l’objectif de cette nouvelle étape est de dépasser les 130 peintures analysées et d’en faire une publication dans une revue internationale ; à l’initiative de chercheurs ou d’enseignants chercheurs et d’étudiants d’AMU.

Présentation du projet :

Tout au long de l’histoire de l’humanité les poissons et fruits de mers ont constitué une base alimentaire majeure pour les populations humaines. L’iconographie historique leur réserve donc une place importante. Des représentations de scènes de pêches et de poissons ont été trouvées sur les murs de tombeaux Egyptiens datant de plus de 4000 ans.

Ces œuvres se présentent au cours des siècles comme des photographies de ces époques. Elles permettent d’identifier les espèces présentes, notamment celles qui étaient péchées et consommées par les populations à ces différentes périodes.

Malgré cela, l’utilisation de peintures dans la reconstitution des écosystèmes passés reste encore une thématique peu explorée. Ce projet a donc pour objectif d’identifier les espèces dans les peintures du XVIe au XVIIIe siècle des régions Méditerranéennes et Atlantiques, afin d’analyser leurs variations dans l’espace et dans le temps. Les causes de ces évolutions, mutations des techniques halieutiques, surexploitation ou changements des modes alimentaires pourront ensuite être identifiées. Une manière de tirer la leçon du passé pour mieux gérer l’avenir.

Le thème de l’alimentation est un sujet primordial que l’on peut aborder sous différents angles, nous sommes impatients de lire cette publication.

https://developpement-durable.univ-amu.fr/presentation-du-concours-dd-trans-developpement-durable-est-interdisciplinaire

he Fish Market par Frans Snyders et Antoine van Dyck, 1621 (Kunsthistorisches Museum)

he Fish Market par Frans Snyders et Antoine van Dyck, 1621 (Kunsthistorisches Museum)

Cette peinture flamande illustre une scène vivante au marché de poissons, avec un étalage débordant d’espèces aquatiques. L’esturgeon européen apparaît au centre de la composition, entouré de morues, de lamproies, de seiches, de crabes dormeurs et de homards européens. Un saumon, des turbots et des harengs séchés sont suspendus en hauteur. Un phoque commun et une loutre sont aussi présents. Sauriez-vous reconnaître toutes les espèces ?

Still-life with Sea Bream and Oranges par Luis Meléndez, 1772 (Madrid, Museo Nacional del Prado)

Still-life with Sea Bream and Oranges par Luis Meléndez, 1772 (Madrid, Museo Nacional del Prado)

En contraste avec la peinture précédente cette nature morte espagnole, sans mouvement ni marchands, montre deux pagres communs sur une table, placés à coté d’ustensiles de cuisine, des oranges et une gousse d’ail. Ce type de mise en scène, où les poissons sont placés en évidence sur des tables, a été fréquemment employé par les artistes. Un nombre limité de poissons, appartenant souvent à la même espèce sont présentés dans ces nature mortes, placés à cotés d’ustensiles et d’aliments utilisés lors de la préparation du poisson ou lors des repas. Ces peintures, très détaillées, donnent aussi un aperçu des pratiques gastronomiques de ces époques.